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"Qatar : du sable, de l'argent et des jeux" par Nicolas Fromm : comment le Qatar gouverne le monde
Le Qatar est un pays inconnu. Critiqué, très discuté, redouté, mais surtout une chose : inconnu. Car malgré de nombreux gros titres et un énorme discours autour des droits de l'homme et des tournois de football au Qatar, il ne reste pour beaucoup qu'un grand voile d'obscurité sur l'émirat arabe. Nicolas Fromm veut le lever dans Qatar : le sable, l'argent et les jeux et montrer les dessous de la transformation d'une péninsule de taille moyenne du golfe Persique en l'un des plus grands acteurs de la politique mondiale du 21e siècle.
Ces dernières années, peu de pays ont réussi à accroître leur notoriété internationale comme l'a fait le Qatar. Dès le milieu du 20e siècle, et au plus tard en 1995 avec l'accession de Hamad bin Chalifa Al Thani au poste d'émir, le pays a déployé de grands efforts pour accroître son statut, que ce soit en termes de ressources financières ou de prestige et de réputation internationaux. Ces efforts sont motivés par les immenses profits tirés du pétrole et du gaz dans le monde entier. Ils sont en concurrence avec les grands pays voisins, comme l'Arabie saoudite, qui poursuivent une stratégie similaire et investissent également dans divers clubs de sport européens, raison pour laquelle Fromm parle de "guerres par procuration sur le terrain".
Le livre explique de manière claire et compréhensible comment le Qatar a obtenu ces moyens financiers malgré un territoire presque entièrement composé de déserts arides, qui correspond à la moitié du Land de Hesse, et comment le pays a été conquis par la famille régnante actuelle dans le cadre d'une guerre avec divers États arabes, avant d'être fondé en tant qu'État en 1878 avec l'aide de la couronne britannique (l'indépendance complète a été obtenue en 1971). Ce regard sur les débuts du Qatar et les origines nomades de la population, qui s'est finalement sédentarisée sur les côtes et a gagné sa vie en plongeant des perles, nous rapproche de cette région bien plus que les images et les chiffres des gratte-ciel et des multimilliardaires d'aujourd'hui ne le feront jamais. Le tout se déroule d'une manière qui rend toute connaissance préalable facultative. Même ceux qui ne connaissent rien à la région, aux pays et aux cultures qui y vivent, n'auront aucun mal à suivre les explications de Fromm.
Fromm montre également à merveille comment le Qatar tente depuis plusieurs décennies déjà - et au plus tard depuis un grand plan de développement de 2008 - de diversifier sa fortune, qui dépend surtout des prix mondiaux du pétrole et du gaz, en investissant activement dans d'innombrables entreprises occidentales dans les domaines les plus divers. C'est ce qui s'est passé entre autres avec la Deutsche Bank, Siemens, Tiffany & Co. ou Volkswagen. Des partenariats avec la Deutsche Bahn, par exemple, sont également à l'ordre du jour. L'influence de l'émirat ne se fait donc plus seulement sentir dans l'industrie pétrolière, plutôt étrangère et lointaine pour beaucoup, mais aussi très directement sur les entreprises allemandes locales, qui font partie de notre quotidien à tous.
Une attention particulière est accordée à l'achat et à la gestion du club de football français Paris Saint-Germain, notamment en raison de la thématique de la Coupe du monde de football. Depuis 2012, le Qatar en est l'unique propriétaire et a investi à lui seul environ 2 milliards de dollars pour les transferts, afin d'attirer des stars mondialement connues comme Messi, Mbappé et Neymar et d'en faire des panneaux publicitaires des entreprises qataries et donc de l'État du Qatar lui-même.
C'est dans ce sens que Fromm fait la somme, de manière claire et impressionnante, des travailleurs immigrés attirés au Qatar par les salaires relativement élevés - comparés à ceux de leur pays d'origine - pour être victimes de la folie de la croissance industrielle du Qatar et de la construction d'innombrables gratte-ciel et stades de football luxueux. Et même ceux qui s'en sortent avec la vie sauve et l'intégrité physique doivent vivre dans la peur permanente, car ils n'ont pratiquement aucun droit au Qatar et peuvent même être arrêtés pour avoir manqué le travail, sans parler des droits des femmes ou des personnes de la communauté LGTBTQ+.
Tout au long de ces réflexions et de ces classifications, Fromm adopte toujours une attitude mesurée mais clairement critique à l'égard du gouvernement qatari et remet en question et réfute toujours les affirmations et la propagande de celui-ci avec un professionnalisme scientifique. Il y parvient malgré le fait qu'il ne s'agisse "que" d'un ouvrage de synthèse avec un nombre de pages réduit. Il est donc d'autant plus irritant qu'à la fin, après avoir traité de l'attribution et de l'organisation de la Coupe du monde dans une mesure relativement courte, il parle du fait que les habitants et les supporters qui se rendent sur place ont désormais la possibilité de "dépolitiser la Coupe du monde et [...] d'en faire un modèle d'ouverture au monde et d'échange culturel". C'est comme si Fromm lui-même n'avait pas compris les conclusions auxquelles il était parvenu dans les chapitres précédents ou comme si la conclusion avait été rédigée par une autre personne. L'oppression des travailleurs immigrés, des femmes et des personnes de la communauté LGBTQ+, décrite précédemment, semble avoir été oubliée. L'oppression de la presse et des défenseurs des droits de l'homme n'a plus d'importance. Et l'on semble encore plus ignorer que cette approche naïve et optimiste de la Coupe du monde est exactement ce que la famille royale qatarie veut pour s'établir dans la politique mondiale et pour se faire reconnaître et accepter par les populations des pays occidentaux, qui doivent apporter leur argent au Qatar par le biais du tourisme, par exemple pour skier dans des salles climatisées au milieu du désert. Un "modèle d'ouverture sur le monde" est tout simplement impossible dans un endroit où des choses comme le "blasphème" et l'homosexualité restent punissables et peuvent entraîner jusqu'à sept ans de prison.