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"Ministère des rêves" de Hengameh Yaghoobifarah - Prisonnier de la (a)fabrique à rêves
Rêve ou cauchemar ? C'est la question que Nasrin doit se poser après avoir fui l'Iran pour l'Allemagne avec sa mère et sa jeune sœur Nushin au début des années 1980. Il s'avère rapidement que la vie en Allemagne ne correspond pas à l'idée qu'elle s'en faisait, mais que la dure réalité l'attend. En tenant compte du passé et du présent, Hengameh Yaghoobifarah raconte l'histoire de la famille de manière authentique dans son premier roman Ministerium der Träume (2021), paru aux éditions Blumenbar.
Lorsque Nasrin apprend que sa sœur Nushin est décédée dans un accident de voiture, sa vie change brusquement. Elle doit non seulement faire face à la mort de sa sœur, mais aussi se glisser dans le rôle de la tutrice de sa nièce Parvin. Lorsqu'elle trouve sur son répondeur un message que sa sœur a enregistré avant de mourir, Nasrin décide d'enquêter sur les causes mystérieuses de sa mort. En quête de réponses, elle se lance dans un voyage dans le temps, entre son passé à Téhéran, son enfance à Lübeck et sa vie actuelle à Berlin.
Les lecteurs ont un aperçu des événements marquants de la vie de Nasrin. Ils apprennent que les espoirs de la famille pour une vie meilleure en Allemagne ont été anéantis après l'exécution du père en Iran. "Baba ne viendra pas en Allemagne", annonce la mère. Pas de deuil ouvert, mais plutôt une froideur émotionnelle au sein de la famille. La vie doit continuer. Mais la vie de la famille en Allemagne est-elle vraiment telle qu'ils l'imaginaient ?
Occupée par sa propre douleur, la mère de Nasrin ne parvient pas à créer un foyer pour ses filles en Allemagne. Au lieu de cela, Nasrin a constamment le sentiment de ne pas être à sa place. C'est une tante qui est dépassée par son rôle de mère. Une "Nasrin" parmi toutes les "Annikas" à la réunion des parents. Une lesbienne immigrée dans la quarantaine sur la scène des jeunes clubs queer berlinois. Une déception pour la mère homophobe. Un membre marginalisé de la clique d'origine. Une étrangère dans un nouveau pays (qui n'est plus tout à fait le même).
Avec Nasrin, Yaghoobifarah a créé un personnage qui semble pris au piège dans un entrelacs de xénophobie, d'extrémisme de droite, d'homophobie et de traumatismes. Bien que Nasrin souhaite fuir les souvenirs traumatisants du passé, ceux-ci la rattrapent sans cesse. Elle n'a pas encore pu surmonter la perte de son père et de son foyer lorsqu'elle était enfant, ni le viol dont elle a été victime à l'adolescence. Les traumatismes de Nasrin sont illustrés par des séquences récurrentes dans lesquelles les frontières entre rêve et réalité semblent s'estomper. Les mêmes motifs reviennent sans cesse : un téléphone, un feu et des projecteurs. Des fantômes du passé qui ne permettent pas à Nasrin d'oublier son passé. Au lieu de cela, elle reste prisonnière de l'usine à rêves.
Hengameh Yaghoobifarah décrit l'histoire de Nasrin et de sa famille avec compassion et en même temps avec une honnêteté brutale. L'utilisation d'images linguistiques extraordinaires crée une visualité des événements qui donne au lecteur le sentiment de faire partie de l'action. En alternant le sérieux et l'humour, Yaghoobifarah dénonce les stéréotypes et montre les abîmes de la société allemande. Comme à son habitude, Hengameh Yaghoobifarah n'hésite pas à aborder des sujets conflictuels, comme la violence policière, et incite ainsi à la réflexion. Le premier roman Ministerium der Träume attire donc l'attention qu'il mérite.