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07/24/2024 | Critique de films et de séries

"The Sympathizer" : agents doubles

de Felix Thielemann

Un réseau presque infini de mensonges, de trahisons et d'identités secrètes, en pleine guerre froide. The Sympathizer est une mini-série fascinante du réalisateur culte Park Chan-wook(Oldboy, The Handmaiden), adaptée du best-seller éponyme de Viet Thanh Nguyen paru en 2015. Un mélange de thriller d'espionnage, de drame de guerre et de critique du système, avec une bonne dose de satire et de comédie noire, qui ne devrait pas fonctionner, mais qui le fait en fait à merveille.

Nous sommes en 1975 et la guerre du Vietnam, qui fait rage depuis 20 ans déjà, touche à sa fin. Le Nord, soutenu par l'Union soviétique, est sur le point de s'emparer de Saigon, la capitale du Sud, allié des États-Unis. Au milieu de ce chaos se trouve le capitaine anonyme (Hua Xuande), qui est un agent secret du Sud et qui, en collaboration avec la CIA américaine, est constamment à la recherche d'espions du Nord. Ce que presque personne ne sait, c'est qu'il est lui-même secrètement l'un de ces espions. Ayant grandi dans le Nord communiste, il est parvenu à infiltrer le Sud et à y transmettre des informations secrètes depuis sa nouvelle position élevée. Peu avant la chute de Saigon et la victoire du Nord qui en découle, il se voit cependant confier une nouvelle mission. Au lieu de célébrer enfin la fin de la guerre et de reconstruire le pays, il doit accompagner un général sudiste dans sa fuite vers les États-Unis et poursuivre son rôle d'espion. Une fois sur place, il se perd de plus en plus dans les méandres de la guerre froide, dont les défis le poussent de plus en plus aux limites de ses capacités et ébranlent jusqu'aux fondements de ses convictions et idéaux apparemment les plus profonds.

Au cours de ses sept épisodes,The Sympathizer parvient à tricoter une histoire d'agent impressionnante et surtout unique. En effet, l'ensemble du récit s'inscrit dans le contexte d'un interrogatoire militaire du capitaine, plusieurs mois après les faits proprement dits. Une sorte de mise à plat de l'histoire, au cours de laquelle il tente sans cesse d'expliquer, d'enjoliver ou de justifier ses actions passées par le biais d'une voix-off. La raison de son interrogatoire et de sa capture ainsi que la fiabilité de ses déclarations restent toujours mystérieuses et ambivalentes. Les scènes sont régulièrement interrompues par la voix d'un général interrogateur, qui met en évidence les incohérences entre les images montrées et les déclarations antérieures du capitaine. Parfois, celui-ci s'en tient à la version la plus récente, celle qui est montrée maintenant, mais régulièrement, des scènes entières sont rembobinées et rejouées avec des détails modifiés, classées différemment dans le temps ou évoquent d'abord des scènes et des événements complètement différents. Parfois, l'authenticité de séquences entières est même mise en doute à l'avance et seule une version des événements qui aurait pu se produire est montrée.

Il en résulte un ensemble dynamique et toujours fragile de différentes intrigues. La question de savoir dans quelle mesure ce qui est montré s'est réellement passé et quels détails ont été inventés uniquement pour le contexte de l'interrogatoire reste omniprésente. Le casting contribue également à cette ambiance irréelle. Ainsi, plusieurs rôles importants sont incarnés par l'acteurd'IronMan Robert Downey Jr., qui apparaissent à plusieurs reprises dans la vie du capitaine et interagissent parfois entre eux. La raison de ce casting multiple n'est pas seulement directement ancrée dans l'histoire, mais illustre également le manque de fiabilité du capitaine en tant que narrateur.

Les créateurs de la série Park Chan-wook et Don McKellar évitent toujours de prendre clairement parti pour l'un des camps. Au lieu de cela, ils mettent l'accent sur la complexité des différentes idéologies et sur divers destins individuels représentatifs. Par exemple, la haine profonde et radicale du capitaine envers le monde occidental n'est pas simplement expliquée, mais même rationalisée par une mise en perspective habile, quelles que soient les convictions politiques du spectateur. Ce faisant, The Sympathizer n'évite aucunement de se positionner politiquement ou de se contenter d'une déclaration anti-guerre générique et centriste, mais creuse plutôt les dessous du conflit et se place avec sa critique à un niveau systémique plutôt que superficiel et individuel.

La manière dont l'un des conflits les plus sanglants et les plus longs du 20e siècle est mis en lumière ici est profondément unique et émotionnelle, surtout à travers la perspective du capitaine. En raison de son enfance dans le Nord et de sa vie dans le Sud, puis aux États-Unis - où il noue naturellement de nouveaux contacts et relations émotionnelles -, il se trouve littéralement entre les deux fronts. En outre, il met en lumière la perspective des immigrés asiatiques aux États-Unis à cette époque, qui sont généralement sous-représentés dans les médias occidentaux. L'accent est mis sur la discrimination et l'exploitation systématiques des communautés asiatiques aux États-Unis, dont le capitaine est le témoin direct.

Il occupe en outre une position particulière, car si sa mère était vietnamienne et qu'il a grandi là-bas, son père vient de l'Ouest et il est donc lui aussi à moitié "blanc". Il n'est donc pas reconnu comme un véritable "compatriote", ni au Vietnam, ni en Occident. C'est pourquoi The Sympathizer est aussi une histoire de migration, rendue encore plus captivante et complexe par le contexte qui l'entoure.

Une excellente mise en scène, des dialogues créatifs et une structure imprévisible. The Sympathizer est un regard captivant, amusant et pourtant simultanément effrayant sur les champs de bataille secrets de la guerre froide. Un regard unique et différencié qui vaut vraiment la peine d'être fait.

 

Bande-annonce :

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